La leishmaniose
La leishmaniose est une maladie parasitaire présente en France sur le pourtour méditerranéen avec une tendance à s’étendre vers
certaines régions du sud-ouest. Cette maladie est due à un parasite
microscopique véhiculé par le phlébotome (insecte de très petite taille
ayant l’aspect d’un moustique). Ce phlébotome sévit de la mi-avril à la
mi-novembre, avec des variations en fonction du climat. Les symptômes de la maladie sont variés mais les plus classiques sont l’amaigrissement,
les troubles cutanés (plaies ulcératives, squames), l’augmentation de
taille des ganglions, le saignement de nez, une insuffisance rénale…etc.
Le pronostic est souvent réservé et malgré les traitements entrepris,
l’issue peut être fatale.
Dans notre région, la prévention de la leishmaniose doit être
notre priorité de par la fréquence, la gravité et le risque de transmission à
l’homme de cette maladie.
Les mesures préventives peuvent être classées en trois groupes :
Les mesures classiques, de bon sens pourrait-on dire, sont d’éviter l’exposition des chiens au moustique : éviter de sortir les chiens à l’aube et au crépuscule, protéger le lieu de couchage avec des moustiquaires, éviter les points d’eau stagnante…
La prévention des piqûres de moustique ou protection vectorielle passe par l’utilisation de produits adaptés. Deux produits ont prouvé officiellement leur efficacité sur la prévention de la leishmaniose : le collier Scalibor et les pipettes Advantix.
Le collier Scalibor a une durée d’action de 5 mois sur le phlébotome (6 mois sur les tiques) donc mieux vaut utiliser 2 colliers pour
être sûr de couvrir toute la saison. Le collier doit être bien ajusté à la
taille du cou (il ne doit pas flotter), on peut bloquer la languette avec un
collier d’électricien pour éviter qu’il ne se desserre avec le temps et ça
permet de conserver une certaine longueur de languette sans qu’elle ne pende.
Pour les chiens potentiellement sensibles, on conseille de passer un linge
humide sur le collier pour enlever l’excédent de poudre qui peut entraîner des intolérances locales. Ce collier résiste à l’eau et même des baignades répétées n’altèrent pas son efficacité.
Pour résumer, le collier Scaliborest une solution simple et peu onéreuse. Par contre, le collier ne protège que la partie avant du corps, donc ne permet pas la prévention des puces et peut être insuffisant sur des chiens à poil ras (qui peuvent être piqués sur tout le corps). Par ailleurs, il faut être particulièrement vigilant lorsque plusieurs chiens cohabitent car
l’ingestion du collier peut être dramatique.
Les pipettes Advantix ont l’avantage de présenter une solution tout-en-un (puces-tiques-moustiques). Il faut répartir le contenu de la pipette sur la ligne du dos en prenant soin de bien écarter le poil pour
déposer le produit sur la peau. Il ne faut pas laver le chien durant les 2
jours précédents et les 2 jours suivants l’administration de la pipette.
Par contre la pipette a une durée d’action de 3 semaines sur
le phlébotome, donc il faut être rigoureux sur la fréquence d’administration et le coût est plus élevé qu’avec le collier.
Pour les chiens particulièrement exposés, on peut coupler le collier scalibor à la pipette Advantix (que l’on met surtout sur l’arrière
train et une fois par mois).
D’autres produits contenant des substances de la même famille
que Scalibor et Advantix (Défendog, Duowin…) sont certainement intéressants à utiliser en prévention de la leishmaniose même si aucune étude n’est venue valider leur efficacité, leur fréquence d’administration… etc.
La vaccination contre la Leishmaniose : une nouvelle solution préventive !
Conscients que les mesures précédemment citées ont
malheureusement leurs limites, des chercheurs ont travaillé à l’élaboration
d’un vaccin et après plus de 20 ans de recherche, un vaccin contre la
leishmaniose a été mis au point par le laboratoire Virbac. Ce vaccin a une très bonne efficacité, même si elle n’est pas de 100%. Il a très peu d’effets indésirables : quelquefois une douleur locale au point d’injection qui ne dure que 24h.
Ce vaccin a un mode d’action particulier et requiert 3 injections espacées de 3 semaines la première année, puis un rappel annuel qui doit être séparé d’au moins 15 jours des autres vaccins. Le vaccin peut être administré dès l’âge de 6 mois.
Attention, la vaccination n’affranchit pas des autres mesures préventives préalablement citées. En fait, il faut voir la vaccination comme un moyen de lutte supplémentaire qui ne se substitue pas, mais vient plutôt compléter l’arsenal déjà présent.La vaccination permet toutefois
raisonnablement d’alléger les protocoles (1 pipette d’Advantix par mois
par exemple).
Pour conclure, rappelons l’adage « mieux vaut prévenir que guérir » qui prend tout son sens pour cette vilaine maladie qu’est la
leishmaniose.